Joel VANBEVER

Il n'est pas possible de résumer la vie d'un homme de 84 ans en quelques lignes. Surtout quand il a, comme notre grand-père, connu un parcours aussi riche et multiple. Nous allons donc, avec ma soeur, essayer de vous présenter notre vision de Joel, Papy, ou le pépé pour les intimes.
Son plus ancien souvenir connu est celui des bottes de soldats allemands au hameau de la vallée alors qu'il n'avait que 3 ou 4 ans. Cette anecdote, qu'il nous a racontée, doit nous rappeler qu'il faisait partie de cette génération qui a vu le jour alors que la France était occupée, un autre temps.
Ensuite, les récits de son enfance dont nous avons connaissance témoignent d'une éducation rigoureuse où l'autorité de ses parents (Robert et Lise) ne souffrait pas de contestation. Je crois que notre mère, Isabelle et nos oncles, Yannick et Didier pourraient en témoigner. Cela étant, ses origines modestes ne l'empêcheront pas d'obtenir son certificat d'étude, à une époque où cela avait une certaine signification.
Dès son entrée dans la vie active, Papy va faire preuve d'un esprit de contradiction qui ne le quittera plus. En effet, il nous a toujours dit qu'il s'était engagé dans l'armée alors qu'il était antimilitariste, comme beaucoup de jeunes de son époque. Ce choix de carrière exercera une grande influence tout au long de sa vie.
Si l'on devait retenir deux passions de notre grand-père, ce seraient les avions et l'Afrique.
Devenu mécanicien dans l'armée de l'air, il va sillonner les anciennes colonies françaises et faire des dizaines de vols, notamment à bord du Fouga Magister, sur lequel il était intarissable. Ses nombreux voyages en Afrique le marqueront aussi définitivement au travers d'une époque qu'il est difficile d'imaginer aujourd'hui.
Mais Papy avait surtout une passion pour sa femme : Paulette, notre mamie, avec qui il a eu plus de 60 ans de mariage. Vous avez tout partagé depuis votre rencontre alors qu'il était sur son vélo devant les bassins du port de Rochefort, jusqu'à votre maison à Beurlay en passant par Tours, Trousse-chemise sur l'île d'Oléron et l'Alsace que vous avez tant aimée.
Notre grand-père était indissociable de notre grand-mère et ils ont formé un couple tout au long de leur vie, comme on en fait presque plus aujourd'hui. Et si Papy s'amusait à dire "qu'il ne voulait pas divorcer pour faire un autre malheureux que lui", son amour pour sa femme était d'autant plus grand et sincère.
Son départ de l'armée alors qu'il était adjudant-chef sur la base de Rochefort, et après un épique concours au grade de major, vont dévoiler une facette essentielle de notre grand-père : son caractère ! Un caractère qui se retrouve dans toute la famille Vanbever, soit dit en passant !
Alors oui, Papy avait du caractère, il parlait fort et pouvait s'emporter facilement en discutant. Il était parfois colérique et un tantinet boudeur. Notre grand-mère serait sans doute la mieux placée pour en parler ! Pour autant, malgré tous ses excès d'humeur, Papy était un grand affectif qui aimait à rappeler qu'il embrassait sa femme tous les soirs avant de dormir, quelle que soit la journée qu'il avait passée.
Et c'est un trait que nous avons pu expérimenter en tant que petits-enfants. Quels que soient les griefs qu'il pouvait avoir contre nous, Papy n'a jamais manqué d'affection envers nous. On ne compte plus les chaussons aux pommes et les verres de pinard amélioré (du jus de raisin, je précise) qu'il avait plaisir à nous offrir lorsque nous étions ensemble.
Ces détails culinaires nous amènent à un autre aspect de la personnalité de notre grand-père qu'il est impossible de passer sous silence : Papy ne mangeait pas avec n'importe quelle fourchette, ni même avec n'importe quel couteau ou n'importe quelle assiette. Il avait ses couverts attitrés jusqu'à ce qu'ils soient perdus ou cassés et qu'il fallait en changer ! Combien de crise de nerfs et de rires cela nous a-t-il valus ?!
D'ailleurs, il serait temps de dévoiler un secret qui n'a plus lieu d'être. Papy, tu détestais peut-être le fromage et les produits laitiers mais mamie t'a régulièrement fait manger de la crème fraîche dans les tartes ou quiches ! Et nombreux ici présents ont été complices.
Enfin, ces 10 dernières années ont illustré une dernière face et une grande force de l'homme que tu étais : ta volonté et ta résilience. On ne compte plus tes ennuis médicaux depuis ton cancer au rein à 40 ans, jusqu'à tes opérations du coeur en 2016 pour finir avec ta dialyse, et j'en passe.
Tu as tenu bon au-delà de ce que beaucoup auraient pu supporter, avec le soutien de mamie et de tes proches. Au final, tu avais certaines manies qui nous font rire maintenant, mais tu ne te plaignais jamais pour les choses sérieuses, et c'est tout à ton honneur.
Alors, au moment où nous sommes tous réunis pour te dire au revoir, tu nous quittes en nous laissant des milliers de souvenirs que nous pourrons chérir en ta mémoire. D'ailleurs, je te précise qu'on ne saura jamais s'il vaut mieux dire Aliénor ou Eléonore d'Aquitaine.
Tu pars avec ta vérité, unique, forte et à nulle pareille. Nous t'embrassons du fond du coeur et t'envoyons ce dernier baiser. On t'aime Papy.

Une grande partie de sa vie, il a fait ronronner les moteurs et veillé à ce que les avions tiennent bon.

Aujourd’hui, c’est lui qui prend son dernier envol.

Grand-père au cœur tendre, caché sous son air un peu bourru. Il râlait parfois, mais rarement sans quitter cette lueur malicieuse dans les yeux.
Longtemps intimidée par cette carapace parfois colérique qui peut faire peur à une petite fille, il m'aura fallu l'âge de raison pour pouvoir déceler l'homme attendrissant qui veillait aussi sur nous.

D'ailleurs lorsqu'on vous demande quels sont vos souvenirs les plus lointains de votre enfance, dans les miens papy n'est jamais loin :
- la fois où je me suis ouvert la tête en glissant sur le parquet lustré de la maison de Beurlay, j'ai le souvenir d'être à l'arrière de la BX dans les bras de papa avec papy au volant qui allume la voiture qui se soulève de l'arrière et m'amène à l'hôpital.
- lorsque je me suis faite opérée de l'appendicite, c'est encore lui qui tous les soirs s'occupait de me changer mon pansement, avec beaucoup de soin et d'application, sur la banquette rouge qu'il y avait dans la cuisine

Et puis à l'âge adulte, je nous revois échanger nos dernières blagues pour se faire rire l'un l'autre.

On l’imagine là-haut, trouvant un coin confortable pour observer le monde d’en haut.

Son absence nous laisse un vide, mais on sait qu’il n’est jamais bien loin. Juste un peu plus haut, à surveiller tout ça, un sourire en coin.

Bon vol, Papi, et fais attention à ne pas trop secouer les nuages là-haut !

Ta petite fille qui t'aime

Papy,

Tu es toujours dans mon coeur.

Bisous
Hugo

Toutes nos condoléances à son épouse Paulette, ses enfants et petits enfants .
Joël restera gravé dans nos mémoires, pour sa force et son courage dans la maladie .
Du regard d’enfant au regard d’adulte , il est toujours resté ce même soldat fort et rigoureux renfermant une grande tendresse et quelques pointes d’humour ( ho mes jolis souliers …. ) Respect et honneur
Raphaël et Christelle

Ton absence laisse un grand vide dans nos vies mais chaque jour nous avons une pensé de toi tu nous manque tellement
Fais briller les étoiles nous continuerons de faire vivre une partie de toi dans nos souvenirs
On t’aime

Papy Joël,

On pense à toi et tu es encore dans nos cœurs.

À mon beau père. Après mon mariage avec sa fille, il nous a beaucoup aidé. Puis il a vu arrivé notre fils qui a passé des périodes en son enfance à beurlay. Il n’a pas hésité à aller à pieds chercher du lait à la pharmacie durant l’hiver 84-85. Dix kilomètres aller-retour dans la neige. Puis notre fille est arrivée. Elle a passé elle aussi des vacances chez ses grands-parents. Nous savions que chez Joel et Paulette ils étaient en sécurité, bien nourris et bien éduqués.
Merci pour tous les coups de main que vous nous avez donné. Certains très importants comme la préparation de la maison de Laplume pour que l’on puisse la louer. Ces quelques lignes ne sont pas exhaustives de la bien veillance de mon beau père à notre égard. Nous n’avons pas toujours été d’accord, nous avons eu des différents, mais il est toujours resté pour moi le père de mon épouse et je pense pouvoir dire que je suis toujours resté pour lui le mari de sa fille, le père de ses petits enfants. En résumé pour reprendre son expression : une pièce rapportée. Appellation dont je n’ai jamais pris ombrage. Partez en paix.